Page:Revue des Deux Mondes - 1884 - tome 61.djvu/630

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VICTOR COUSIN
ET
SON OEUVRE PHILOSOPHIQUE

III.[1]
LA DISGRACE. — COUSIN ET HEGEL : CORRESPONDANCE INÉDITE. — LE COURS DE 1828.


I

L’enseignement de Victor Cousin et le moment du plus grand succès de cet enseignement coïncident avec l’époque la plus brûlante et la plus heureuse de la restauration. En 1817, le roi Louis XVIII avait rompu avec la faction ultra-royaliste ; un homme éclairé et sage, M. Decazes, avait essayé de gouverner avec la charte et avait rattaché à lui le parti constitutionnel. Dans l’instruction publique, M. Royer-Collard avait imprimé aux études une direction moderne et libérale dont l’École normale devait être le principal organe. Un événement déplorable vint tout bouleverser, arrêter ce mouvement, et jeter la restauration dans une voie de réaction qui devait amener sa chute. Cet événement fut l’assassinat du duc de Berry en février 1820.

Quelle influence cet événement pouvait-il avoir sur la destinée du jeune professeur ? Le voici. Après la chute de M. Decazes, le parti

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 janvier.