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LES
NOUVEAUX ROMANCIERS
AMERICAINS

III.[1]
GEORGE W. CABLE.

S’il est une qualité qui, parmi toutes celles que l’on exige de l’artiste, se fasse de plus en plus rare et qui soit cependant par-dessus toutes les autres enviée, revendiquée, poursuivie à travers des audaces injustifiables et tout le dérèglement dont est capable l’imagination aux abois, c’est assurément la nouveauté. Certains romanciers l’ont cherchée, à l’encontre du bon goût, loin de la source où ont toujours puisé, épuiseront jusqu’à la fin les véritables créateurs : l’étude de la nature et de l’homme dans ce qu’elle a de noble et de grand, la peinture fidèle des passions et des sentimens du cœur, l’observation pénétrante du monde et des caractères multiples qu’il produit. Nous ne nous occuperons pas de ceux-là. Pour avoir esquivé

  1. Voyez la Revue du 1er février et du 1er mai 1883.