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ciselure, les laques, les tissus, la céramique, les estampes, — tels sont les chapitres que l’auteur y a parcourus tour à tour, ou pour mieux dire approfondis. Les amateurs trouveront dans le livre de M. Gonse ces renseignemens généraux sans lesquels un collectionneur n’est guère qu’un maniaque, et ces indications précises sans lesquelles on risque d’avoir quelques rapports avec une bonne dupe. Les historiens y trouveront, de leur côté, l’histoire particulière d’un art qu’il faudra bien finir quelque jour, — avec celui de la Chine, de l’Inde, de la Perse, — par faire entrer dans l’histoire générale de l’art.

Si ce n’est pas d’art indien ou chinois, c’est pourtant d’art oriental que nous entretiennent MM. George Perrot et Charles Chipiez dans le second volume de leur Histoire de l’art dans l’antiquité[1], consacré tout entier à l’histoire de l’art chaldéen et assyrien. Nous avons signalé ce grand ouvrage à sa première apparition ; quelques chapitres en ont été publiés ici même ; enfin M. Gaston Boissier en a dit la valeur scientifique. Pour nous, ce que nous ne saurions laisser échapper l’occasion de louer, ce sont les larges et majestueuses proportions du plan que les auteurs poursuivent avec autant de patience et de courage que de talent. Ceux-là seuls en effet rendront justice entière à MM. Perrot et Chipiez qui savent ce que le demi-siècle qui vient de s’écouler a vu de bouleversemens successifs dans le champ des antiquités asiatiques, et ceux-là surtout qui réfléchiront que, depuis bien des années déjà, cette Histoire de l’art dans l’antiquité, tout le monde la demandait, et personne n’osait s’y mettre.

Le livre de MM. Cavallucci et Émile Molinier : les Della Robbia, leur vie et leur œuvre[2] fait partie de cette grande Bibliothèque internationale de l’art que dirige M. Eugène Müntz. C’est un beau volume, sévèrement illustré, comme il convenait à cette dynastie d’artistes originaux dont le fondateur, Luca della Robbia, selon le mot de ses nouveaux biographes, mérite une place à part aux côtés des trois grands sculpteurs de la première partie du XVe siècle : Ghiberti, Donatello et Jacopo della Quercia. C’est en même temps un livre d’érudition et de science, une de ces monographies comme on les aime aujourd’hui, riches de faits, abondantes en documens nouveaux, mais d’où la précision n’exclut pas l’agrément. Si nous avons cru jadis devoir formuler quelques réserves sur le choix de quelques ouvrages qui figurent ou figureront dans cette Bibliothèque, elles tombent devant le livre de MM. Cavallucci et Émile Molinier, comme devant celui de Mlle Marck Pattison sur Claude Lorrain[3].

Le livre de M. Victor Fournel : les Artistes français contemporains[4]

  1. 1 vol. in-8o ; Hachette.
  2. 1 vol. in-4o ; librairie de l’Art, Rouam, éditeur.
  3. 1 vol. in-4o ; librairie de l’Art, Rouam, éditeur.
  4. 1 vol. in-8o ; A. Mame.