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LES
LIVRES D’ÉTRENNES

Il est bien difficile qu’une revue des livres d’étrennes, de quelque façon que l’on essaie de la passer, ne tourne pas toujours promptement au catalogue. Aussi le mieux est-il d’en prendre bravement son parti, de s’en consoler en songeant qu’elle a cela de commun avec un Salon, par exemple, et de ne pas s’attarder aux considérations générales. Bornons-nous donc à dire qu’indépendamment du plaisir que l’on éprouve à feuilleter la plupart d’entre eux et du profit que l’on trouve à en lire quelques-uns, les livres d’étrennes ont toujours ce grand intérêt de nous permettre de mesurer d’année en année le progrès des arts si nombreux et des procédés si divers qui concourent aujourd’hui tant à la confection qu’à l’illustration du livre ;.. et résignons-nous à l’énumération.

Mettons en premier lieu les publications de luxe, et en tête le Quatrième Récit des temps mérovingiens[1], illustré, comme les précédens, de six compositions de M. J.-P. Laurens. Le Quatrième Récit, on se le rappelle sans doute, est l’histoire du jugement, de la déposition, et de l’assassinat de l’évêque Praetextatus. Nous avons ici même, plus d’une fois, suffisamment loué le grand caractère et l’effet saisissant des compositions de M. J.-P. Laurens. Engageons-le cependant à se défier toujours un peu des accessoires. Je ne dirai pas précisément qu’il les prodigue, mais il leur laisse prendre quelquefois plus de place qu’il ne faudrait, et diminuer ainsi celle des personnages. Trois ou quatre de ces compositions sur six ne sont pas moins au nombre des plus vivantes et des plus belles que nous ait données le grand artiste.

  1. 1 vol. in-fo ; Hachette, éditeur.