Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 60.djvu/854

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ÉTUDES SUR LE XVIIIe SIÈCLE

LES ROMANCIERS.

II.[1]
PIERRE CARLET DE CHAMBLAIN DE MARIVAUX.

I. Éloge de Marivaux, par M. de Lescure. Paris, 1880. — II. Marivaux et le Marivaudage, par M. Jean Fleury. Paris, 1881 ; Plon. — III. Marivaux, sa vie et ses œuvres, d’après de nouveaux documens, par M. Gustave Larroumet. Paris, 1882 ; Hachette. — IV. La Vie de Marianne, précédée d’une notice par M. de Lescure. Paris, 1882; Jouaust.

Je ne sais si, dans le temps où nous sommes, le Diable boiteux et Gil Blas ont autant de lecteurs qu’ils en devraient avoir ; mais, pour aussi peu qu’ils en aient, j’oserais bien répondre qu’ils en ont encore plus que la Vie de Marianne et le Paysan parvenu. Ce sont les romans de Le Sage qui ont consacré dans l’histoire de la littérature française le nom de l’auteur de Turcaret. Marivaux au rebours : c’est aux Fausses Confidences, c’est au Legs, c’est à l’Épreuve, c’est au Jeu de l’amour et du hasard que ses romans doivent de vivre ou, parlant plus exactement, de n’être pas tombés tout à fait dans l’oubli. N’y aurait-il pas là peut-être quelque injustice? Unique au théâtre, et de telle nature que, s’il ne l’y avait pas prise, personne, je crois, ne l’occuperait, la place de

  1. Voyez la Revue du 15 mai 1883 : Alain-René Le Sage.