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médiation en vue de prévenir là transformation du conflit franco-chinois en une guerre déclarée. Les mouvemens des deux rentes 3 pour 100 ont suivi exactement ceux du 4 1/2.

L’Action et la Part civile de Suez ont perdu un moment 150 francs sur les cours de compensation de la liquidation de quinzaine. Le voyage de M. de Lesseps en Angleterre n’a pas paru à la spéculation avoir produit les résultats heureux qu’elle en avait attendus d’abord; découragée, elle a vendu sans ménagement, et le cours de 2,000 francs a semblé un moment menacé. Une assez vive polémique s’est engagée entre la compagnie et les journaux anglais sur les résultats de l’excursion de M. de Lesseps. Celui-ci déclarait avoir obtenu la fixation des bases principales d’un accord à intervenir, dont les détails resteraient à débattre ultérieurement. Les autres ont répondu qu’il avait reçu force complimens dans les nombreux banquets et meetings auxquels il avait assisté, mais que ses discours et les réponses qui leur avaient été faites avaient seulement accusé les divergences de vues existantes entre les armateurs et la compagnie sur ces trois points : monopole, tarifs, représentation de l’élément anglais dans la direction du canal ! Il y a exagération de part et d’autre. L’accord n’est nullement fait, mais rien ne dit qu’il ne se fera pas.

La Banque de Paris, le Crédit foncier, les titres des autres établissemens de crédit se sont à peu près maintenus aux cours antérieurs. Les Chemins étrangers ont donné lieu à peu d’affaires. L’Unifiée d’Egypte a baissé brusquement de 25 francs sur la confirmation des mauvaises nouvelles se rapportant au désastre de l’armée du général Hicks dans le Soudan. Mais des rachats se sont produits à 310 et l’on cotait hier 320 ; le cabinet anglais, qui était prêt à rappeler une partie des troupes d’occupation, a modifié ses ordres et se dispose à envoyer des renforts sur les bords du Nil.

Les assurances pacifiques données publiquement par l’empereur d’Allemagne à l’occasion de l’ouverture du Landtag prussien et plus récemment encore ont modifié très favorablement la tenue des marchés allemands et autrichiens et donné une altitude de fermeté à tous les fonds étrangers. Ainsi l’Italien s’est relevé de 90.20 à 90.70, tandis que notre 4 1/2 tombait de 107 à 106 francs. Le voyage du prince impérial d’Allemagne en Espagne n’ayant donné lieu à aucun des incidens fâcheux que l’on avait pu redouter, les cours de l’Extérieure 4 pour 100 se sont fort bien tenus entre 55 1/2 et 56.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.