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DE L’ENCHÉRISSEMEINT
DES MARCHANDISES
ET DES SERVICES

CAUSES ET EFFETS.

La cherté progressive des marchandises et des services, c’est-à-dire l’obligation pour chacun de fournir en numéraire une somme de plus en plus forte pour arriver à la satisfaction de ses besoins ou de ses désirs, est un fait général, permanent, dont on se plaint toujours et partout, et auquel on se résigne comme à une fatalité irrémédiable. Cette plus-value incessante réagit sur toutes les existences d’une manière plus ou moins supportable, mais il arrive des jours de fièvre où les prix, s’élevant par une poussée soudaine, faussent le niveau habituel des consommations et des salaires, introduisent ou augmentent la gêne dans le plus grand nombre des familles, et par le mécontentement qu’ils propagent, menacent de devenir un embarras politique, sinon un danger. Nous traversons une crise de cette nature, et on peut s’attendre à ce que l’inévitable baisse, après une hausse insoutenable, amène des jours difficiles. Le mal est-il donc sans remède ? Le mouvement des prix dans les échanges et dans le travail, si grande que soit son influence sur le