en leur montrant que par leurs impatiences ils n’ont rien à gagner, qu’ils iraient probablement tout droit à la résurrection d’un ministère conservateur. Il n’est pas dit que ce ne soit pas là, en définitive, le dernier mot de cette expérience nouvelle que le jeune roi a acceptée de bonne grâce, mais à laquelle il n’entend pas sans doute livrer la monarchie, et avec la monarchie la paix intérieure de l’Espagne.
Le marché des rentes françaises a résisté avec une remarquable vigueur à toutes les causes d’affaiblissement, de découragement et d’inquiétude que l’on a vues se succéder pendant la dernière quinzaine. Tandis que la spéculation à la baisse s’attaquait tour à tour, avec plus ou moins de succès, aux valeurs les plus diverses : Suez, Crédit foncier, Banque de Paris, Comptoir d’escompte, Unifiée d’Egypte, Banque ottomane, Extérieure d’Espagne, etc., le 4 1/2 pour 100 a été maintenu sans défaillance au-dessus de 108 francs. Cette résistance a causé surtout une véritable surprise lorsqu’on a vu la rente se tenir immobile de 108.20 à 108.40. Au commencement de la semaine dernière, au moment où une panique éclatait sur les places de Berlin, de Vienne et de Londres, et que toutes les valeurs orientales ont paru menacées d’un effondrement, on ne s’expliquait pas que la rente française pût échapper seule au sort commun, alors qu’elle avait depuis plusieurs mois subi avec une constante docilité l’impulsion des influences extérieures. On a supposé aussitôt que quelque grand établissement de crédit avait repris en main la direction du marché de nos fonds publics et se proposait, après avoir en quelques jours relevé le 4 1/2 de 107.50 à 108.30, de le porter à 109 francs avant la liquidation de fin octobre. Cette supposition pouvait paraître d’autant mieux fondée que les èvéaemeas politiques, après avoir présenté quelque temps un