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portée à l’étranger, et il a créé les succursales du Caire, d’Alexandrie, de Constantinople, de Saint-Pétersbourg, de Madrid et de Londres. La première a joué un rôle très important et des plus utiles dans tous les événemens de l’Egypte ; les deux dernières ont conquis une très grande influence dans les affaires de ces deux pays d’Angleterre et d’Espagne, où les intérêts français sont si nombreux. Le Crédit lyonnais a 111 domiciles ouverts, dont 34 bureaux de quartier à Paris, 64 agences dans les départemens, 8 agences et 3 sous-agences à l’étranger, plus les sièges de Lyon et de Paris. En 1872, lorsque nous parlions de nos établissemens de crédit, les dépôts ne s’élevaient au Crédit lyonnais qu’à 55 millions, ils étaient en juin 1883 de 209 millions; en y ajoutant les comptes courans créditeurs, c’est un découvert de 322 millions que le public lui confie.

Cette marche du Crédit lyonnais justifie la légitime ambition de ceux qui le dirigent. Leur principal souci, comme leur premier mérite, est de toujours tenir les ressources disponibles à la hauteur des engagemens pris. N’être jamais menacé de retarder un remboursement quoi qu’il arrive, pouvoir satisfaire à bureau ouvert à toutes les exigences du public, que ce soit par suite d’un mouvement général dans les esprits ou par une crainte spéciale et particulière ; telle est la règle que le Crédit lyonnais s’impose et à laquelle il n’a jamais failli. Plus que tout autre établissement du même genre, il tient ses caisses si bien garnies et si ouvertes que chacun est sûr de ne pas les quitter les mains vides. Dans un tableau comparatif des encaisses et des portefeuilles de quelques grandes sociétés de crédit qui reçoivent les dépôts du public, dressé dans les derniers mois de 1882, le Crédit lyonnais avait comme disponibilité contre le passif immédiatement exigible 21 pour 100 d’encaisse et 90 pour 100 de portefeuille; il occupait sous ce rapport le premier rang. Le soin de la solvabilité vis-à-vis de ses créanciers est donc le premier pour le Crédit lyonnais ; celui du profit, c’est-à-dire de l’intérêt des actionnaires, n’est que le second ; et cependant le chiffre des réserves faites et des dividendes distribués montre que le succès en définitive a récompensé la bonne conduite d’un établissement qui offre au public des facilités extrêmes pour toutes les opérations, et joint au bon marché les avantages inappréciables de la rapidité dans l’exécution.


IV.

Nous n’avions pas l’intention d’exposer en détail tous les services que peuvent rendre les sociétés de crédit, ni de faire une monographie