Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 58.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
COLONISATION OFFICIELLE
EN ALGERIE

II.[1]
SON ROLE ACTUEL.

Tandis que l’attention du public français se dirige avec un vif intérêt, non dépourvu de quelques inquiétudes, vers tant d’expéditions lointaines tentées tout à la fois à la Nouvelle-Guinée et au Congo, à Madagascar et au Tonkin, nous ne saurions être mal venus à demander à notre parlement et à nos ministres de vouloir bien prendre la peine de jeter aussi leurs regards sur d’autres contrées placées un peu plus à leur portée, car c’est, à coup sûr, le droit de la France d’être enfin précisément informée de ce qu’ils se proposent de faire en Algérie. Dieu me garde de les blâmer s’ils suivent l’avis des hommes politiques considérables, qui, naguère, n’ont point hésité à leur conseiller de mettre la main, soit par voie de conquête, soit sous forme de protectorat, sur les points du globe, fût-ce les plus éloignés, où la civilisation moderne n’a point encore pénétré ! Nous ne méconnaissons pas les avantages qui en résulteraient pour l’accroissement de notre commerce extérieur et l’augmentation de nos débouchés au dehors. Acquérir de nouveaux

  1. Voyez la Revue du 1er juin.