une évacuation, au moins momentanée, de l’Égypte par les troupes anglaises, et on évoquait les conséquences terribles, au point de vue politique, que cette mesure pourrait entraîner. Il n’est nullement question d’une évacuation, même partielle, et il est très probable au contraire que la présence des troupes anglaises en Égypte aura pour résultat de réduire les ravages de l’épidémie en obligeant le gouvernement anglais à adopter les mesures les plus rigoureuses de précaution contre la propagation du fléau. Après deux jours de panique, la réflexion reprenant ses droits, la baisse s’est arrêtée, mais il n’y a pas eu reprise. Le sort de la liquidation se trouvait définitivement réglé contre les acheteurs, et il était absolument inutile de tenter de nouveaux efforts à la veille de la réponse des primes. Les baissiers ont eu cause gagnée et vont pouvoir dicter lundi et mardi prochain leurs conditions au marché.
Peut-être auraient-ils été tentés d’abuser de leur succès, si, jeudi, la nouvelle ne s’était répandue que le ministre des travaux publics venait enfin de signer la convention avec la Compagnie d’Orléans. Le marché s’est un peu raffermi sur la pensée que tout espoir n’était pas perdu d’obtenir de la chambre le vote des conventions avant les vacances. Nous ajouterons que la nouvelle a surpris agréablement, puisque la veille on croyait que les exigences du conseil d’administration des chemins de fer de l’état avaient amené la rupture des négociations.
La difficulté portait, on le sait, sur les échanges de lignes qui ont dû être opérés entre le réseau de l’état et celui de la Compagnie d’Orléans. Celle-ci, qui se voyait enlever des lignes rémunératrices sans compensation suffisante, a résisté tant qu’elle a pu, et n’a cédé que lorsqu’elle a reconnu que le ministre n’obtiendrait rien de plus des administrateurs des chemins de l’état qui sont en même temps membres du parlement.
Cette convention avec l’Orléans est sans contredit une des plus importantes au point de vue de l’allégement des charges du trésor. La compagnie s’est engagée, en effet, à construire 2,333 kilomètres. Le concours financier qu’elle donne à l’état comprend : 1o 50,000 francs par kilomètre ; 2o une somme de 205 millions qu’elle devra dépenser en travaux, comme remboursement des avances obtenues antérieurement de l’état par le jeu de la garantie d’intérêt. Sur une dépense totale de 580 millions, à raison de 250,000 francs par kilomètre, la compagnie prend donc à sa charge plus de 300 millions. Pour le surplus, elle avancera elle-même les fonds, que l’état remboursera au moyen d’annuités. Ce n’est pas avant cinq ou six ans-que l’inscription d’un crédit au budget sera devenue nécessaire, du chef de la convention avec l’Orléans.
Le ministre des travaux publics a déclaré nettement à la commission que le gouvernement serait très désireux de voir les conventions