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désarroi qui est le résultat d’anciennes divisions autant que des résolutions récentes du chancelier. À l’heure qu’il est, les nationaux-libéraux, après avoir beaucoup espéré de M. de Bismarck, ont leur fortune à refaire dans le pays, dans le parlement : de telle façon que, sous tous les rapports, cet acte de pacification semble ouvrir en Allemagne une ère nouvelle où l’imprévu peut avoir son rôle.

CH. DE MAZADE.




LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE.




Le ministre des travaux publics a déposé lundi dernier, 11 du mois courant, sur le bureau de la chambre des députés quatre projets de loi portant approbation de conventions conclues entre l’état et les compagnies de chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée, du Nord, du Midi et de l’Est. D’après ces conventions, les compagnies se chargent de construire un certain nombre de lignes nouvelles du plan Freycinet, celles dont l’exécution aura été reconnue urgente. Le Lyon construira 2,000 kilomètres ; le Nord, 400 ; le Midi, 1,200 ; l’Est, 1,500 ; en tout, pour les quatre compagnies, 5,100 kilomètres. Le capital nécessaire sera fourni par les compagnies. Il s’agissait de dégager l’état de toute nécessité d’ouvrir le grand-livre de la dette pour les travaux de chemins de fer. C’est donc aux compagnies qu’incombera la charge de créer, par des émissions d’obligations, les ressources à affecter à la totalité des dépenses d’établissement des nouvelles lignes.

Cependant les compagnies ne feront pas ces emprunts entièrement pour leur compte. Le Nord seul, qui aura environ 100 millions à dépenser, supportera la charge complète. Le Lyon, l’Est, et le Midi assumeront pour elles-mêmes une dépense de 50,000 francs par kilomètre. Pour le surplus, soit 200,000 francs par kilomètre construit, ces compagnies recevront de l’état une annuité représentant l’intérêt et l’amortissement de la somme dépensée.

Encore faut-il remarquer qu’une clause spéciale pour l’Est et le Midi augmente la contribution de ces deux compagnies à la dépense totale des sommes dont elles sont débitrices envers le Trésor, par suite des avances faites par l’état à raison de la garantie d’intérêt. L’Est doit 150 millions, le Midi 40 millions. Les annuités à payer par l’état à ces deux sociétés pour dépenses effectuées sur les lignes nouvelles ne commenceront donc que lorsque toutes deux auront dépensé pour