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LA
COLONISATION OFFICIELLE
EN ALGERIE

I.
ESSAIS TENTÉS DEPUIS LA CONQUÊTE.

Ceux de nos compatriotes qui se sont fixés dans nos possessions du nord de l’Afrique se plaignent fréquemment d’être oubliés de la mère patrie. Les représentans attitrés de notre colonie algérienne, c’est-à-dire les sénateurs, les députés, les membres des conseils-généraux des trois départemens d’Alger, d’Oran et de Constantine, les délégués de ces conseils au conseil supérieur du gouvernement expriment, à ce sujet, des doléances contenues, et les journaux du pays, avec cette vivacité de ton qui est particulière à la presse, mais qu’il ne faut pas trop lui reprocher parce qu’elle sert tout à la fois, en matière politique, d’excitant et de frein, se répandent, depuis quelques années surtout, en lamentations qui ressemblent un peu à des reproches. Volontiers on donne à comprendre, de l’autre côté de la Méditerranée, quand on ne le dit pas expressément, que nos ministres et nos chambres paraissent s’inquiéter assez médiocrement des affaires de l’Algérie, et l’on ne se fait pas faute d’ajouter que, si par hasard ils s’en occupent, c’est habituellement pour démontrer qu’ils ne les connaissent guère, ou même point du tout.