Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
PREMIERE CAMPAGNE DE CONDE
1643
IV.[1]
LE SECOURS D’ALLEMAGNE.
Si une bataille perdue en Picardie, aux frontières de l’Artois ou du Hainaut, pouvait être un danger de mort pour la France, le triomphe définitif des Impériaux en Allemagne n’eût pas été moins fatal. La maison de Hapsbourg sortant victorieuse de la guerre de trente ans, ce n’était pas seulement le despotisme universel fondé en Europe, c’était la France renfermée, étouffée dans les plus étroites limites, menacée de convoitises, de revendications constantes, de démembremens périodiques, ramenée aux plus mauvais jours de la guerre de cent ans, ouverte à l’invasion. C’était Annibal ad portas[2]. N’avait-on pas vu en 1636 l’armée de l’empereur établie en Bourgogne, descendant sur Lyon par la vallée de la Saône,