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LA
PREMIERE CAMPAGNE DE CONDE
1643

III.[1]
THIONVILLE.


XII. — SUITES DE LA BATAILLE DE ROCROY. — LE « DESSEIN DU CHENEST. »

Le 18 mai, on était, à la cour, fort inquiet de ce qui se passait devant Rocroy ; au moment même où l’armée de Picardie se déployait devant celle de D. Francisco Melo, Turenne écrivait de Paris au duc d’Anguien : « En mon particulier je suis en peine de ce qu’il arrivera du siège de Rocroy, que l’on croit ici asseuré. Quand on est éloigné d’un lieu et qu’on ne sçait pas le détail de toutes choses, il est fort malaisé d’en dire son advis. J’eusse extrêmement désiré de tascher de contribuer à ce que les choses peussent réussir à vostre contentement. » Turenne attendait alors à Paris une patente de général en chef promise depuis longtemps et non délivrée[2] ; peut-être, en prenant la plume, ne se rendait-il pas bien compte de

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 avril.
  2. Sa nomination au commandement de l’armée d’Italie fut signée le 18 mai, le jour même où il écrivait au duc d’Anguien.