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2,000 mètres de la place assiégée sur une étendue de 2,500 mètres, dont 1,000 occupés par la bataille, c’est-à-dire par l’infanterie du centre.

Tout est « rièze, » c’est-à-dire lande, devant et autour de la ligne de combat, sauf vers la droite. Là, nos troupes postées en face d'une large arête qui conduit de plain-pied aux murs de Rocroy, sont rapprochées de la forêt qui s'étend jusqu'à la Meuse et dont se détachent quelques bouquets de bois clairsemés. Le terrain s'abaisse et se découvre graduellement devant le centre ; il devient marécageux vers la gauche, qui est arrêtée derrière un petit étang, aujourd'hui disparu, et que nous avons déjà mentionné. Cet étang est le seul obstacle naturel qui sépare les deux armées.

Le déploiement commencé entre trois et quatre heures s'acheva sous le feu du canon ennemi. L'armée du roi catholique, forte de vingt-six à vingt-huit mille combattans, s'établissait, le dos à Rocroy, sur une ligne à peu près parallèle au front de l'armée française, à environ 900 mètres, et en ordre moins étendu. Ses dix-huit pièces sont en batterie assez en avant et commencent à tirer entre quatre et cinq heures. Au centre, les tercios viejos, en cinq gros bataillons, ont : à leur