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LA
CHARITE PRIVEE
A PARIS

I.
LES PETITES-SŒURS DES PAUVRES.

Les lecteurs de la Revue se rappelleront peut-être que j'ai parlé ici-même de l'assistance publique à Paris[1] ; j'en ai décrit l'organisation, démontré le mécanisme, raconté les bonnes œuvres ; je ne lui ai pas ménagé la vérité, — les éloges, — et j'ai expliqué par quels prodiges d'économie, de prévoyance, de dévoûment elle parvient à atténuer en partie les maux qu'elle a mission de soulager. L'assistance publique est une institution sociale ; elle fait œuvre de charité, nul n'en doute, mais elle fait surtout œuvre de salut public en recueillant les malades, en internant les fous, en accordant l'hospitalité aux infirmes, en adoptant les enfans abandonnés, en distribuant des subsides aux indigens que la misère ou la paresse pousse à la mendicité dans les rues. Que sont les millions qu'elle dépense en regard des périls que créeraient à la sécurité de Paris les trois cent mille individus qu'elle secourt tous les ans ? Le jour

  1. Voyez la Revue du 15 juin, du 1er août, du 1er et du 15 septembre 1870 ; du 15 octobre et du 1er novembre 1872.