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LES POSTULATS
ET LES
SYMBOLES DE LA MORALE
NATURALISTE

I. Clifford, Lectures and Essays, 1880. — II. Clémence Royer, le Bien et la Loi morale, 1881. — III. Sidgwick, Methods of Ethics, 2e édition, 1880. — IV. Stephen Leslie, the Science of Ethics, 1882. — V. Gould Schurman, Kantian Ethics and the Ethics of evolution, 1882. — VI. Ardigò, la Morale dei positivisti, 1880. — VII. Jules Rig, la Philosophie positive d’Auguste Comte, 1881.

Trois grands principes tendent à dominer toute la philosophie moderne et s’imposent à la morale naturaliste : le premier est la « relativité de notre savoir. » L’antiquité et le moyen âge, dans leur religion, dans leur philosophie, dans leur science, se croyaient volontiers en possession de la réalité absolue ; nous, nous voyons l’absolu reculer dans un lointain de plus en plus inaccessible : Hume et Kant nous ont enseigné le caractère relatif de ce qui se passe en nous comme de ce qui se passe au dehors de nous, de nos sensations et de nos pensées comme des objets auxquels elles s’appliquent. En outre, par cela même que chaque chose est relative, aussi bien les modifications de notre esprit que celles de l’air ou de la lumière, toute chose a des conditions déterminantes auxquelles elle est née, qu’elle présuppose, qu’elle manifeste ; la relativité universelle a donc pour conséquence le « déterminisme