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situation très discutée, dans les derniers temps, de cette société. L’administration paraît avoir résolu d’exposer nettement aux actionnaires l’étendue des pertes subies en 1882. En fait, les réserves, qui s’élevaient à 80 millions, vont descendre à 50 millions. La différence, soit 30 millions, sert: 1° à combler tout l’écart existant entre les prix antérieurement marqués et la valeur vénale actuelle des titres que le Crédit lyonnais possède en portefeuille; et 2° à payer aux actionnaires un dividende de 20 francs. Il faut ajouter que la situation ainsi établie ne peut plus guère comporter qu’une amélioration, et que notamment une créance du Crédit lyonnais sur le gouvernement ottoman, créance de 4 millions 1/2, est portée pour 1 franc dans l’inventaire.

La Banque d’escompte élabore des projets de fusion avec d’autres sociétés; le Crédit général français et la Société financière font vendre judiciairement les titres de ceux de leurs actionnaires qui n’ont pas voulu obtempérer aux appels de fonds.

Le Mobilier espagnol a monté de 40 francs à 405, la Banque ottomane de 25 francs à 748. Aucune décision n’a encore été prise par les administrateurs de cet établissement au sujet du dividende de 1882. Notons 30 francs de hausse sur la Banque des pays autrichiens et 50 francs sur la Banque des pays hongrois. On annonce pour la fin de mars l’assemblée générale de cette dernière société; le dividende proposé pour le premier exercice social serait de 20 francs.

Il a été payé cette quinzaine un dividende de 9 francs sur l’action du Crédit foncier égyptien, qui s’est élevée de 560 francs à 585 sur la nouvelle que cet établissement allait être placé sous le contrôle de l’état et verrait en conséquence grandir son importance.

Malgré de constantes diminutions de recettes pendant les deux premiers mois de 1883, les actions de la compagnie de Suez ont été enlevées avec une grande vigueur au-dessus de 2,300. La hausse est de 165 francs depuis le 15 février. La décision par laquelle le conseil municipal a rejeté toute proposition d’arrangement avec la Compagnie du gaz a maintenu l’action de cette société au-dessous de 1,500 francs.

La hausse a été très vive sur les chemins français, bien que le nouveau ministre des travaux publics ne passe pas pour être favorable aux grandes compagnies. Mais la force des choses a raison des préventions personnelles et des hostilités préconçues. La spéculation est convaincue que l’accord s’établira entre les compagnies et l’état, parce que l’état, sans cet accord, ne pourrait mener à bonne fin l’exécution du programme Freycinet. La hausse atteint 80 francs sur le Lyon, 90 sur le Nord, 60 sur le Midi, 55 sur l’Orléans.

Les chemins étrangers ont été également favorisés. Autrichiens, Lombards, Nord de l’Espagne et Saragosse ont monté à peu près de 10 à 15 francs.