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en 1877 n’avaient pas encore adopté la vente des concessions de terrain dans les cimetières. Une des ressources dont s’inquiètent le plus les petites localités est la prestation en nature pour l’entretien et l’ouverture des chemins vicinaux. Le prix auquel on l’estime varie singulièrement, et ce détail a son importance, puisqu’on peut la racheter en argent. La rétribution mensuelle payée par les parens pour leurs enfans inscrits à l’école, constituait aussi un revenu important, puisqu’il atteignait 18 millions 1/2 au moment où, par suite de l’établissement de la gratuité de l’enseignement primaire, la loi en a prononcé la suppression.

Mentionnons encore, dans les revenus communaux, celui des propriétés foncières et du domaine forestier. Entre le rapport de M. Durangel et celui de M. de Crisenoy, les bois communaux se sont accrus de 296,000 hectares, dont 74,000 dans les landes de Gascogne. M. L’ingénieur Chambrelent, aujourd’hui inspecteur-général des ponts et chaussées, est l’auteur du défrichement de ces landes et de leur mise en valeur. En 1872, le produit des biens communaux montait à 49 millions 1/2, et à 56 1/2 en 1877 ; il est destiné à s’accroître lorsque les bois, dont la plantation est encore récente, seront en plein rapport.

Les recettes extraordinaires des communes sont fournies par les centimes extraordinaires, les surcharges d’octroi, les revenus exceptionnels des biens communaux, enfin par les emprunts, subventions et toutes autres ressources non annuelles. Excepté en ce qui concerne les emprunts, les recettes extraordinaires sont puisées aux mêmes sources que les ressources ordinaires, et comme le service de l’intérêt et de l’amortissement des emprunts est couvert dans presque tous les cas par des centimes additionnels, il est vrai de dire que le nombre seul des centimes communaux établit presque toute la différence entre les recettes ordinaires et extraordinaires, bien que la vente des immeubles et les surtaxes d’octroi fournissent aussi leur part à ces dernières.

En face des recettes se groupent les dépenses, dont les unes sont aussi dites ordinaires et obligatoires, les autres extraordinaires ou facultatives ; mais, de même que pour les recettes, le caractère de ces deux sortes de dépenses n’est pas toujours bien tranché. On comprend en général dans les dépenses ordinaires les frais d’administration, ceux de la perception des octrois et des taxes, la police, les cultes, l’instruction publique, la voirie, les secours aux établissemens de bienfaisance ; mais, tandis que dans la première catégorie de dépenses figure l’indemnité de logement due aux ministres des cultes, c’est dans les dépenses extraordinaires et facultatives que se trouve le supplément de traitement de ces mêmes desservans,