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LES
MARINES DE GUERRE

III.[1]
LES CÔTES ET LES ARSENAUX.


I

Ainsi formée, la flotte est prête, non-seulement à l’offensive, mais à la défensive. Quel moyen plus sûr de protéger son territoire que d’attaquer le territoire étranger et quelle meilleure manière d’immobiliser les escadres ennemies que de les retenir autour de leurs villes et de leurs arsenaux menacés ? Et si la fortune, interdisant à un peuple ces opérations à grand rayon, le réduit à garder ses rivages, l’instrument capable de porter au loin l’agression n’est-il pas le mieux fait pour garantir la sécurité de parages plus proches ? Si, avec une marine maîtresse de sa marche, l’attaque des côtes peut être prévue, préparée, accomplie par mer, leur défense ne peut-elle être assurée par les mêmes moyens, et la puissance attaquée n’a-t-elle pas contre des escadres ses escadres ? La flotte, en s’étendant sur les mers, prolonge la patrie ; en se repliant, elle la couvre. Dans cette guerre, comme dans l’autre, les mêmes bâtimens ont un rôle et leur place. Dès la pleine mer, l’assaillant se heurte contre les navires légers ; leur nombre les destine à former la chaîne la plus étendue,

  1. Voyez la Revue du 15 septembre et du 15 octobre.