en guerre les expériences tardives de ces capitaines improvisés ? Voilà l’intérêt supérieur qui exige entre les embarcations et les vaisseaux de premier rang des navires intermédiaires, et ils ne seraient pas les moins utiles, n’eussent-ils pas d’autre rôle que de créer des chefs.
Enfin il y a des bâtimens d’autant meilleurs que leurs dimensions sont plus réduites.
Quand l’Italie affirma la prépondérance des grands navires en créant des types de dimensions jusque-là inconnues, le premier en date, le Duilio, ne parut pas à ses architectes un instrument de guerre complet par lui-même : ils ménagèrent à son arrière une cavité en communication avec la mer destinée à recevoir un bâtiment torpilleur et ménagée de telle sorte qu’il pût en sortir et y rentrer à son gré. L’exécution ne répondit pas au dessein parce que l’agitation de la mer rendait trop difficile au torpilleur de quitter ce refuge ou d’y reprendre sa place. Mais la nécessité avait apparu d’unir l’action des petits et des grands navires pour porter à son maximum la puissance navale, de fondre les uns et les autres dans une même unité. C’était l’expression imparfaite d’une idée juste.
Il n’est pas besoin de beaucoup de bras pour lancer une torpille, d’un grand appareil pour détruire des défenses sous-marines, et il ne faut pas beaucoup d’yeux pour voir : l’embarcation, destinée à surprendre ou à veiller, n’a guère à contenir que sa machine, et le plus lourd poids que cette machine ait à traîner est elle-même. Rien donc n’exige ici les grandes dimensions, tout commande les petites. Elles sont un gage du succès parce qu’elles favorisent le secret des opérations, une cause d’invulnérabilité parce qu’elles offrent peu de prise et, si le péril ne peut être conjuré, une garantie contre l’excès du mal, parce que la destruction frappe seulement de moindres victimes ; enfin elles permettent sans dépenses onéreuses de donner à la flotte ce qui partout dans la nature fait la force des infiniment petits, le nombre.
Mais qu’on tente de créer ces navires avec des moyens d’action indépendans, il leur faut les approvisionnemens qu’exige la navigation en haute mer et proportionnés à la durée des campagnes et calculés sur la route des bâtimens à escorter ; les machines destinées à un service constant doivent être solides et, par conséquent, lourdes ; c’est une embarcation dont on avait besoin, c’est un navire qu’on est conduit à faire. Veut-on réaliser le problème ? Qu’on lie l’existence de ces bâtimens de flottille à l’existence du bâtiment qu’ils complètent. Il les embarque, les porte et ne les met à la mer que lorsque leur action lui semble nécessaire. À ce moment, il leur fournit le personnel et les approvisionnemens mesurés sur la mission à remplir ;