une simple opération de comptabilité le différend pendant entre le groupe unitaire et le parti particulariste. Bon gré mal gré, le prince de Bismarck a dû s’incliner devant la décision du Reichstag. La réforme douanière était à ce prix. M. Windhorst, le chef de la fraction du centre au Reichstag et dans la chambre prussienne, sans le concours duquel aucun projet de loi ne passe plus au parlement, exprima en deux mots le sens de la réforme accomplie. Les contributions matriculaires resteront et les états particuliers auront de quoi les acquitter.
La somme à répartir entre les états particuliers n’atteint pas encore un montant égal à celui des contributions matriculaires, dont le chiffre grossit chaque année. Elle figure pour 85 millions dans les évaluations budgétaires pour l’exercice courant, à côté d’un total de 103 millions de marcs, pour la différence entre les dépenses et les recettes courantes à verser à l’Empire par les états particuliers. Une fois que l’épuisement des approvisionnemens faits en prévision des augmentations sur les droits de douane et que le rendement de l’impôt sur le tabac permettront aux nouvelles taxes de donner leur produit normal, ces recettes compenseront suivant toute vraisemblance les contributions matriculaires. Pourtant, quand ce résultat sera obtenu, nous n’aurons encore vu réaliser que la première partie du programme de réforme fiscale. Il restera à diminuer les contributions directes dans les différens états et à attribuer aux communes et aux cercles plusieurs des impôts directs existans, après une participation plus large a!X recettes de l’Empire. De plus, le chancelier parle aussi d’augmenter les traitemens des fonctionnaires, et il n’a pas abandonné l’idée de doter au compte de l’Empire les caisses de secours et de retraite pour les ouvriers. Plusieurs centaines de millions par année seraient à prélever eu plus, sous forme de taxes indirectes, pour satisfaire à ces projets. Deux actes importans, le message impérial du 17 novembre 1881, lu à l’ouverture du Reichstag, et un mémoire de la chancellerie, en date du 17 mars précédent, exposent à nouveau les vues du gouvernement, ou plutôt du prince de Bismarck, sur les conditions du programme de réformes. Le message impérial indique l’introduction du monopole du tabac comme moyen le plus efficace d’arriver au dégrèvement des contributions directes, et d’attribuer aux communes une partie de ces taxes, afin de subvenir aux charges de l’instruction populaire et de l’assistance publique. Le mémoire de la chancellerie accompagnait trois projets de loi sur l’augmentaiion de l’impôt sur la bière, sur l’établissement de nouveaux droits de timbre et sur l’imposition d’une taxe spéciale aux hommes exempts du service militaire pour une raison quelconque.
Suivant les tenues de ces documens, l’Empire et les états confé-