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que pour l’état et en mettant à part les centimes additionnels, qui remplacent pour les communes les taxes d’octroi prélevées en France. Privées des ressources de l’octroi, les villes, en Prusse, sont obligées de demander tout au moins en centimes additionnels deux ou trois fois le montant du principal des contributions directes à l’état. Entre autres exemples, pris dans une des provinces les plus riches de la monarchie, dans la province du Rhin, sur une taxe de 6 marcs de la Klassensteuer, à Witten, il y a 350 pour 100 de contributions conmiunales, plus 50 pour 100 de taxe d’église, ce qui porte à 30 marcs la cote à payer pour 6 marcs réclamés par l’état. A Wattenscheid, la même cote s’élève à 39 marcs 20 pfennings avec les impôts additionnels communaux, soit 554 centièmes additionnels ajoutés au principal. A Kœnigsteel, 42 marcs de charge totale pour 6 marcs en principal, soit 610 centièmes addhionnels. On ne compte pas moins de 170 villes dans la monarchie prussienne, dont le budget exige de 100 jusqu’à 500 pour 100 de contributions additionnelles sur les impôts directs pendant certaines années. Admettons que les distributions d’eau, l’éclairage au gaz, d’autres entreprises municipales analogues, qui n’ont précisément rien de commun avec l’impôt ordinaire, déterminent, dans certains cas, cette exagération des contributions additionnelles, il n’en est pas moins positif que, dans un certain nombre de localités urbaines, les taxes communales atteignent 500 centièmes du principal des contributions payées à l’état. Arrivées à ce degré, les contributions additionnelles rendent excessive la charge des impôts directs et doivent entraîner beaucoup de difficultés pour la perception.

Sur 5,087,470 personnes ou ménages soumis à l’impôt des classes ou Klassensteuer, il n’y a pas eu, en 1880, moins de 438,973 saisies exécutées, dont 254,166 pour la classe la plus basse, comprenant les ouvriers, contre 102,584 pour la seconde classe et 28,516 pour la troisième. Pour le même exercice annuel, le nombre des poursuites par contrainte restées sans résultat atteint 565,766, dont 386,017 dans la classe la plus basse, 135,635 dans la seconde classe, 22,774 dans la troisième et 21,340 dans la plus élevée. Il y a douze classes en tout pour cette contribution, qui rappelle notre contribution personnelle mobilière, et s’impose aux citoyens dont le revenu annuel reste au-dessous de 3,000 marcs, à raison de taxes graduées depuis 12 pfennings, ou 15 centimes, jusqu’à 10 francs par mois. Pour les revenus qui dépassent 3,000 marcs intervient l’impôt sur le revenu appelé Klassifizirte Einkommensteuer, dont le minimum mensuel est de 10 francs environ , le maximum de 2,250 francs. Pour en revenir aux difficultés de perception, en une seule année, le nombre des poursuites a été de 1,004,739 en Prusse. A Berlin, dans la capitale de l’Empire, sur 355,992 contri-