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fer de Berlin, non portés au compte de l’administration des chemins de fer de l’Empire, qui a son siège en Alsace. Au fonds des invalides, recettes et dépenses se balancent par une somme de 30,129,507 marcs, qui provient des intérêts et de l’amortissement du capital, prélevé à ce titre sur l’indemnité de guerre française. Une autre somme de 3,262,953 marcs, sous le titre d’intérêts de capitaux existans, représente le produit de placemens provisoires sur des crédits disponibles votés antérieurement, mais non dépensés encore, pour constructions de forteresses, de chemins de fer et d’un palais pour le Reichstag. Enfin les 44,803,288 marcs, inscrits à titre de supplémens extraordinaires, proviennent des intérêts de la contribution de guerre française pour 18,283 marcs ; du fonds des fortifications pour 9,077,600 marcs ; des fonds pour travaux de chemins de fer pour 2,400,000 marcs ; d’un nouvel emprunt enfin à émettre jusqu’à concurrence de 32,307,405 marcs pour dépenses extraordinaires touchant l’armée, la marine, les chemins de fer, les télégraphes et les postes.

Si le chancelier propose de recourir à l’emprunt pour couvrir une partie des dépenses extraordinaires, le tiers environ de ces dépenses, c’est un expédient pour ne pas augmenter trop les contributions matriculaires. Peut-être est-ce aussi un moyen de cimenter l’unité allemande, car les dettes communes affirment également l’existence d’une nation. La dette actuelle de l’Empire allemand n’atteint pas d’ailleurs, même de loin, le chiffre de celle que supporte la France. Elle s’élève actuellement à 524 millions de marcs en nombre rond, dont 313 millions en émissions de rentes à 4 pour 100 d’intérêts, 55 millions de bons du trésor et 155,819,025 en Kassencheine. Les Reichskassencheine forment une espèce de papier-monnaie, émis par la caisse de l’Empire en coupures de 5, 20 et 50 marcs, en vertu d’une loi du 30 avril 1874 pour un montant de 232,809,700 marcs. Une partie de ces billets a déjà été retirée de la circulation. Il n’en reste guère plus que pour 155,819,025 marcs, sur lesquels 120,000,000 à titre définitif, répartis entre les différens états de l’empire en raison de leur population. La part afférente à l’ Alsace-Lorraine, entre autres, a été affectée comme subvention à la construction de l’université de Strasbourg. Différens des Reichskassenscheine, qui constituent une dette sans charge d’intérêts, les bons du trésor suppléent à l’insuffisance du fonds de roulement de la caisse de l’Empire dans les momens où l’argent manque. Il y en avait en circulation pour 55 millions de marcs en tout, à la date du 31 mars 1881, courant de deux mois et demi à cinq mois, avec un taux d’intérêt dépendant du taux de l’escompte à la banque de l’Empire. Les émissions de rentes 4 pour 100 répondent à des emprunts prévus par la constitution et autorisés en