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REVUE DRAMATIQUE

LA SOIREE PARISIENNE AU XVIIe SIÈCLE

: Lettres en vers de La Gravette de Mayolas, Robinet, Boursault, Perdou de Subligny, Laurent et autres (1665-1689), recueillies et publiées par le baron James de Rothschild, tome Ier (mai 166)-juin 1666 ;. — Paris, 1881, Damascène Morgand et Charles Fatout. 

« La critique se meurt, et la chronique hérite d’elle : même la critique dramatique, plus vivace que la littéraire, et mieux défendue jusqu’à présent par certains privilèges du genre, une chronique théâtrale paraît, qui la dépouille des premières faveurs. La presse sérieuse s’abîme et la frivole s’élève, et de celle-ci même c’est le plus frivole que le public goûte davantage : non-seulement on ne lit plus que par devoir les feuilletons du lundi et les revues de quinzaine, mais au lendemain de la représentation d’un ouvrage nouveau, lorsqu’arrive une de ces feuilles légères qui se font gloire de l’être pour voler plus vite et se targuent à l’envi de la rapidité de leurs informations, on brûle le compte-rendu rédigé par un critique de nuit, et l’on court à cette rubrique de la Soirée parisienne placée presque à la fin du journal, comme un entremets de gourmand presque à la fin d’un repas. C’est là qu’on cherche, avec une opinion déguisée de l’ouvrage, avec un bon mot qui le juge, avec une parodie en vingt lignes, toute son histoire anecdotique depuis le jour où l’auteur a choisi le papier de son manuscrit jusqu’à l’heure à peine sonnée où l’un de ses interprètes a jeté son nom au public ; c’est là qu’on apprend si M. X…, applaudi ou sifflé la veille, a volé son sujet à M. Z…, et si M. Z… doit s’en plaindre ; si tel acteur, à l’origine, était chargé de tel rôle, et quel démêlé avec