ou sous un autre, la distinction du gymnase classique ou littéraire et de l’école réelle ou scientifique, le type scientifique devrait être imposé à nos collèges communaux et au plus grand nombre de nos lycées. C’est celui qui convient le mieux aux besoins généraux des familles et qui se prête le plus naturellement au recrutement moyen de la plupart des carrières. C’est aussi celui qui serait le plus facile à réaliser. Il suffirait de supprimer le grec, ou, du moins, de le rendre facultatif, et de réduire la part du latin : pour tout le reste, les programmes actuels de l’enseignement classique pourraient être conservés. Le type littéraire exigerait une organisation nouvelle pour donner à l’étude des langues et des littératures anciennes ses développemens nécessaires en réduisant la part des sciences. Il faudrait le réserver pour un petit nombre de lycées dans les villes où la culture littéraire est plus particulièrement restée en honneur. Paris et quelques grandes villes pourraient d’ailleurs posséder les deux types dans des établissemens distincts.
L’enseignement spécial garderait sa place dans cette nouvelle distribution de l’enseignement secondaire. Il pourrait subsister isolément dans les mêmes conditions que les écoles réelles de second ordre, et les besoins auxquels il répond trouveraient également satisfaction s’il se confondait avec les premières années d’études dans les collèges du type scientifique, comme cela a lieu en Allemagne dans les écoles réelles de premier ordre[1].
Chaque groupe d’enseignement, dans l’instruction secondaire, aboutit à un examen final institué par l’état et investi de privilèges considérables. De là l’importance de la question du baccalauréat, soit pour la liberté d’enseignement, soit pour l’organisation de l’enseignement public. Nous avons traité cette question dans un rapport présenté à la Société pour l’étude des questions d’enseignement supérieur[2]. Nous ne voulons ici qu’indiquer, en la justifiant d’après
- ↑ La Revue internationale de l’enseignement a donné, dans sa livraison du 15 juin 1882, un extrait d’un rapport écrit en 1835 par Saint-Marc Girardin sur l’instruction intermédiaire dans le midi de l’Allemagne. Nous avons été heureux d’y trouver les lignes suivantes, qui résument admirablement les considérations que nous venons de développer : « Moins d’élèves dans la même école, moins de cours différens dans la même classe, un plus grand nombre d’écoles distinctes ; voilà quels sont, selon moi, les véritables principes de la réforme des études en France. »
- ↑ Ce rapport a été reproduit dans les bulletins des deux sociétés de l’enseignement supérieur et de l’enseignement secondaire pour l’année 1880.