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La Quenouille de Barberine, aussi bien que le Chandelier, est une des pièces citées par Gautier dans ce feuilleton du 29 novembre 1847. Pourquoi Musset a-t-il montré à l’endroit d’une de ces comédies moins de négligence ou moins de fierté qu’à l’endroit de l’autre ? Pourquoi n’a-t-il pas dit de celle-là comme de celle-ci : « On la trouvera, dans la Revue à son heure, lorsqu’un directeur et le public voudront s’en accommoder. » En 1851, lorsqu’il avait éprouvé déjà toute sa force au théâtre, après Un Caprice, Il ne faut jurer de rien, le Chandelier, André del Sarto et les Caprices de Marianne représentés avec quel succès, on le sait, dans un espace de moins de quatre ans, il eut cette faiblesse de s’inquiéter pour la Quenouille de Barberine ; il voulut donner du corps et de l’équilibre à cette petite pièce : il l’affaiblit et la détraqua. Il avait ouï dire sans doute, au temps de son adolescence, quand il jouait des charades chez M. Mélesville, devant M. Brazier et M. Scribe, qu’une pièce en deux actes est rarement bonne et que la coupe en trois actes, au contraire, a des vertus admirables ; il savait que la licence des changemens à vue est considérée par nos comédiens d’état comme scandaleuse et détestable : il s’avisa de rompre en trois actes la Quenouille de Barberine, sans voir que les morceaux pourraient n’en être pas bons ; et il réduisit chacun de ces trois actes à la parfaite unité de lieu, sans regarder aux suites funestes des violences qu’il fallait faire, pour obtenir cette unité, à la raison et au bon sens aussi bien qu’à la fantaisie. Naguère le premier acte commençait, ainsi que dans la pièce de Massinger dont celle-ci est imitée, par la scène des adieux, du comte et de sa femme, et cette scène délicieuse se passait, ainsi qu’il est naturel, dans le château du comte. Il se terminait, ce premier acte, par la scène du pari entre le comte et Rosemberg, laquelle est justement le point de départ du drame, si l’on peut voir un semblant de drame dans ce léger ouvrage : c’était donc bien un premier acte, un morceau d’exposition. Il fallut que de ce morceau l’auteur en fit deux. Il mit tout, le premier acte dans l’auberge où Rosemberg avait rencontré le chevalier Uladislas ; pour renforcer la scène des adieux ainsi déplacée, il la flanqua d’abord d’une scène banale entre Rosemberg, et l’aubergiste et. d’une première scène fort inutile entre Uladislas et Rosemberg, de façon qu’elle fût écrasée entre deux entretiens de ces personnages, et cela fit le premier acte. Il enfla son deuxième d’une scène qui se passait jadis entre Polacco et Ulric, tandis que Rosemberg était déjà chez Barberine ; il traîna en longueur d’une façon outrageuse les railleries de Rosemberg contre le comte Ulric : il obtint de la sorte un deuxième acte vide, flasque et boursouflé, qui laisse à la fin le spectateur mécontent de n’avoir pas plus de matière en deux actes qu’il n’en avait jadis en un seul ; ainsi le semblant d’action que le sujet comporte ne commence qu’aux deux tiers de la pièce. Pour le dénoûment, il se résolut à transporter comme d’un