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LA
QUESTION MONETAIRE
ET LES
PROCES-VERBAUX DE LA DERNIERE CONFERENCE INTERNATIONALE

IL nous faut encore parler de la question monétaire, d’abord à cause de la crise en apparence financière qui existe depuis quatre ou cinq mois et dont on ne s’explique pas bien les motifs ; ensuite à propos de la publication récente des procès-verbaux de la dernière conférence internationale qui a eu lieu au printemps 18_1.

Faisons connaître d’abord ce qu’il y a dans ces procès-verbaux. On peut se rappeler que la conférence avait pour but de remettre l’argent en faveur et de lui faire reprendre la place qu’il avait autrefois dans la circulation. Pour cela, deux choses étaient nécessaires, selon les promoteurs de la réunion : d’abord que l’on se mît d’accord sur le rapport de valeur à fixer entre l’or et l’argent, et ensuite, une fois ce rapport fixé, que toutes les nations s’engageassent à rouvrir leurs ateliers monétaires à la frappe de l’argent. Il fallait aussi que les états qui, comme l’Angleterre et l’Allemagne, avaient aujourd’hui l’étalon d’or exclusif, voulussent bien y renoncer et s’associer à la reprise du métal blanc. Voilà quel était le but de la conférence de 1881. C’était le même du reste qu’avait déjà poursuivi une autre conférence qui s’était réunie en 1878, sur la demande des Américains. Celle-ci n’avait pu aboutir, et elle s’était séparée en se bornant à faire des vœux platoniques en faveur du double étalon. Serait-on plus heureux en 1881, et les circonstances étaient-elles plus favorables? Il est vrai que l’Allemagne, qui, après