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particuliers de hausse à relever. On sait que la Banque de Paris est intéressée dans de grosses affaires, telles que la Société des tabacs des Philippines et la conversion des rentes espagnoles, que le Crédit foncier augmente constamment le mentant de ses prêts et prépare des combinaisons pour se procurer ? de nouvelles ressources, que l’Union générale a réussi l’opération de l’augmentation de son capital, que la Société générale a fait une excellente affaire en se chargeant du placement des actions nouvelles de Rio-Tinto, que la Banque franco-égyptienne a lancé, dans un moment fort opportun, sa Banque nationale du Mexique.

La Banque d’escompte ne reste pas non plus inactive. Elle a mené à bonne fin ses négociations avec la Société financière et avec la Banque française et italienne ; les assemblées des trois sociétés vont se réunir du 10 au 12 janvier prochain et prononcer l’absorption des deux dernières par la première. Les actionnaires des trois établissemens trouveront certainement leur avantage dans cette fusion ; les cours des titres ont déjà commencé à le démontrer.

Les valeurs industrielles ont été, elles aussi, en grande hausse. Nous avons dit les cours du Suez. Le Gaz a, il est vrai, un peu fléchi, mais la spéculation a salué par une poussée d’une centaine de francs l’apparition de l’action des Omnibus sur la cote à terme ; les Voitures sont arrivées à 840 ; on a hissé l’action Panama à 540 et le dixième de Part à 5,000 francs ; le Télégraphe de Paris à New-York même a été moins délaissé ; les actions de mines de cuivre et de plomb, Rio-Tinto, San-Domingo, Aguilas, ont été fort recherchées ; les titres des sociétés de téléphones n’ont pas joui d’une moindre faveur.

Les fonds étrangers ont été tous maintenus en fort bonne attitude pendant cette quinzaine. Mais les transactions les plus actives se sont portées sur les rentes espagnoles, intérieure, extérieure et amortissable. La conversion et l’unification de toutes ces dettes vont mettre en mouvement de nombreux capitaux et donner lieu à une série d’intéressantes opérations. La prospérité économique de l’Espagne se développe rapidement et la spéculation a une prédilection marquée en ce moment pour tout ce qui se rattache à ce pays, fonds publics, banques, mines, chemins de fer, etc.

Le 5 pour 100 italien à quelque peine à se maintenir à 91 francs. Un coupon semestriel de 2 fr. 17 sera détaché en janvier et sans doute promptement regagné.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.