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LES
LIVRES D'ETRENNES

Entre autres obligations que la succession de l’année nous ramène, s’il en est quelquefois de pénibles, il en est d’agréables aussi, comme de feuilleter de beaux livres, et même d’en parler. On sait quel aspect de luxe élégant, depuis quelques années, ou plutôt quelle valeur d’art ont pris les livres d’étrennes, et, n’étaient quelques cartonnages encore trop épais, mais surtout trop dorés, il n’y aurait qu’à se féliciter des progrès du goût public, dont la plupart de ces volumes nous viennent périodiquement renouveler le témoignage. Nous ajouterons que, cette aimée tout particulièrement, il nous paraît y avoir dans le nombre de ces beaux volumes quelques ouvrages dont le texte est plus remarquable encore que l’illustration ; — qui ne sont livres d’étrennes que pour être tombés, comme de rencontre, en décembre ; — et dont le contenu, pour son importance, ou pour son intérêt, ou pour sa nouveauté, mériterait en tout temps d’être signalé.

Nous ne disons pas cela, comme on pense, pour les deux magnifiques volumes que nous placerons, d’ailleurs, entre tous au premier rang, le Deuxième Récit des temps mérovingiens et l’Histoire d’Esther. On en pourra prendre occasion, sans doute, pour relire des textes dignes, en effet, d’être relus, mais il est bien certain que ce qu’on y cherchera, ce sont les grandes compositions de M. Jean-Paul Laurens et les eaux-fortes de M. Bida. Le Deuxième Récit des temps mérovingiens[1], — non pas

  1. Le Deuxième Récit des temps mérovingiens, texte d’Augustin Thierry ; compositions de M. Jean-Paul Laurens, 1 vol. in-f° Hachette.