éprouvés depuis un an, soit en bien, soit en mal, peuvent être considérés sous trois points de vue et partagés en trois classes :
« 1o Les cours qui ont été suivis avec un succès progressif ; 2o les cours qui sont restés au même point ; 3o ceux qui ont été en dépérissant.
« Les cours qui ont été suivis avec le plus de succès sont ceux de dessin, de mathématiques et d’histoire naturelle. On peut trouver la raison de ce mieux dans la certitude que doivent avoir plus que jamais les élèves qui se livrent à l’étude de ces sciences de parvenir ainsi à une profession libre, à un état indépendant ou à la carrière du génie militaire par l’école polytechnique.
« Les cours restés au même point sont ceux de belles-lettres, de langues anciennes, et de physique et chimie. Les causes probables de ce défaut de progrès sont dans le mauvais choix d’un grand nombre de professeurs de langues anciennes et de belles-lettres et le défaut d’instrumens et de machines dans les cours de physique et de chimie.
« Les cours qui ont été en se détériorant sont ceux d’histoire, de grammaire générale et de législation.
« Plusieurs causes y ont coopéré :
« 1o Le mauvais choix de quelques professeurs ;
« 2o Incertitude d’un grand nombre sur l’objet de leurs cours.
En résumé, il existe deux causes fondamentales de la situation déplorable des écoles centrales :
« 1o Le défaut d’ordre et de liaison dans les études qui y sont établies par la loi du 3 brumaire an IV ;
« 2o Le défaut d’instruction primaire dans les élèves qui arrivent à ces écoles.
« Tant que ces deux causes existeront, l’instruction publique ne peut prendre aucun essor. »
Dans un autre rapport adressé aux consuls, par le ministre de l’intérieur sans doute, et dont la minute existe également aux archives (F 17 3001), mais qui est malheureusement sans signature, je trouve ce qui suit :
« Dans tout ce qui tient à l’instruction publique, on ressent encore profondément les traces des erreurs révolutionnaires ; on a cru qu’on fait des lois et qu’on change les habitudes et les mœurs avec des règlemens ; on a rendu la loi du 3 brumaire, et cette loi a créé des écoles, mais elle n’a rien fait pour l’éducation ; elle n’a préparé aucun moyen d’instruction, elle n’a donné aucun guide, aucun modérateur, elle n’a assigné aux élèves aucun fruit à retirer de leurs travaux, aux parens aucun dédommagement de la dépense qu’ils font pour leurs enfans. Cette loi, vicieuse dans presque toutes