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tant d’autres biens nationaux. Là, du moins, la confiscation produisit un résultat utile.

Il fallait cependant un budget, si faible qu’il fût, aux nouvelles écoles, La loi du 3 brumaire an IV disposait que le salaire annuel et fixe de chaque professeur serait le même que celui des administrateurs de département : soit 3,000 et 2,000 francs, suivant la population. En joignant à cette dépense le chapitre des frais de premier établissement et des frais divers, on dut porter les crédits, pour l’an VI, à 2,496,619 francs[1], se décomposant ainsi :


1o Dépenses de premier établissement et des cours d’instruction provisoirement conservés dans certaines villes où l’organisation des écoles est encore incomplète 120.219 fr.
2o Écoles centrales du premier ordre[2] au nombre de huit. Traitement des professeurs et dépenses annuelles 276.000 »
3o Écoles centrales de second ordre au nombre de quatre-vingt-neuf. Traitemens et dépenses annuelles fixes 2.100.400 »
Total. 2.496.619 fr.

En l’an VII, ces crédits augmentent : ils s’élèvent à 4,808,560 fr.[3], mais en l’an VIII ils s’abaissent à 3,516,480 fr., soit 1,267,289 fr. d’économies, provenant sans doute de la diminution des frais généraux. Dans les années suivantes, cette diminution se maintient : l’installation matérielle des écoles est terminée et le nombre des chaires en exercice n’a pas augmenté. Aussi la dépense continue de se solder par 3 millions de francs environ. Ce chiffre moyen représente assez exactement la somme consacrée par le gouvernement de la république à l’enseignement secondaire, y compris les neuf départemens formés par la Belgique et le Luxembourg. Les anciens collèges touchaient des revenus bien supérieurs à cette somme sur les dîmes et les octrois avant leur suppression ; beaucoup possédaient en outre des biens considérables, qu’ils avaient acquis de leurs propres deniers ou qui leur avaient été légués. En affectant 3 ou 4 millions au service des écoles centrales, le directoire ne faisait donc qu’acquitter une dette de la convention ; il restituait à l’enseignement une partie des revenus qui lui avaient été

  1. Archives nationales, F 63007. Rapport avec état à l’appui, présenté au ministre de l’intérieur le 19 messidor an VI par le chef de la 5e division.
  2. Celles qui étaient placées dans les communes au-dessus de 100,000 habitans.
  3. Archives nationales, F 63007. — Tableau général et comparatif du crédit ouvert pour les dépenses ordinaires et extraordinaires de l’an VII des écoles centrales, et des crédits à ouvrir pour les dépenses ordinaires de l’an VIII, présenté par le bureau des établissemens d’instruction publique.