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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES


L’AFFAIRE DU LUXEMBOURG


IV[1].

LA RUPTURE DES NÉGOCIATIONS. — L’INTERPELLATION DE M. DE BENNIGSEN. — L’ATTITUDE DU COMTE DE BISMARCK.


VIII. — LA RUPTURE DES NÉGOCIATIONS.

On touchait au dénoûment. Les dépêches de La Haye étaient attendues à Paris avec une fiévreuse impatience ; elles pouvaient, d’une minute à l’autre, annoncer la signature des deux traités ; on tenait la cession du Luxembourg pour certaine. Les derniers rapports de M. Benedetti n’avaient rien d’inquiétant, les bonnes dispositions de M. de Bismarck ne s’étaient pas altérées. On n’attachait qu’une importance relative à l’agitation qui se manifestait au sein du parlement et qui, dans la presse, se traduisait par de violentes diatribes. On prévoyait que M. de Bismarck aurait maille à partir avec l’opinion publique, mais on le savait de taille à la contenir. Cependant les dépêches de Berlin n’arrivaient plus qu’avec des retards ; elles étaient interposées et par conséquent difficiles à déchiffrer. Il

  1. Voyez la Revue du 15 septembre, du 1er  octobre et du 15 octobre.