Les recettes extraordinaires, pour 1881, destinées surtout à la construction des voies ferrées et à des travaux d’utilité publique, se composent pour 25 millions du produit de la vente de biens nationaux, pour 23 millions du capital de rentes à émettre, et pour le surplus des subventions à recevoir des provinces et des villes. Les comptes pour ordre, qui ne représentent ni une recette effective ni une dépense réelle, s’élèvent à 66 millions et complètent le chiffre total de 1 milliard 434 millions.
Voici comment cette somme a été répartie par la loi du budget entre les dix départemens ministériels :
Ministère du trésor | 736,259,235 |
— des finances | 131,525,489 |
— de grâce et justice | 28,244,822 |
— des affaires étrangères | 6,343,761 |
— de l’instruction publique | 28,581,923 |
— de l’intérieur | 58,744,464 |
— des travaux publics | 166,465,912 |
— de la guerre | 214,736,426 |
— de la marine | 46,184,660 |
— de l’agriculture et du commerce | 9,675,291 |
Le ministère du trésor a dans ses attributions le service de la dette publique, des retraites, de la liste civile et le mouvement des fonds. Le ministère des finances est chargé du recouvrement des impôts. On s’explique malaisément la séparation de ces deux départemens, entre lesquels il existe une inévitable connexité. Du reste, le ministre actuel des finances, M. Magliani, est chargé, depuis plusieurs années, à titre intérimaire, du portefeuille du trésor, et la prolongation de cet intérim permet de présager la réunion définitive, dans les mêmes mains, des deux administrations qui concourent à la préparation des budgets et à la gestion de la fortune publique. Les postes, les télégraphes, et les chemins de fer sont administrés par le département des travaux publics. On remarquera que le ministère du trésor entre pour 726 millions, c’est-à-dire pour un peu plus de moitié, dans le chiffre de la dépense totale. Le service de la dette 5 pour 100 perpétuelle figure dans cette somme pour 343 millions ; le service des dettes amortissables ou susceptibles d’atténuation pour 126 millions, les pensions pour 61 millions et l’amortissement pour près de 66 millions. Mais si le ministère du trésor est celui qui prélève la plus grosse part sur le revenu public, c’est aussi le seul sur lequel des économies sérieuses soient à espérer. Les dépenses des autres ministères ne peuvent que s’accroître avec le temps, il est même des ministères dont on doit