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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES


L’AFFAIRE DU LUXEMBOURG


VI[1].

LA CONFÉRENCE DE LONDRES. — L’INCIDENT DES ARMEMENS. — LES SOUVERAINS À PARIS.


XIII. LA CONFÉRENCE DE LONDRES.

Les perplexités étaient grandes à Berlin, à la fin d’avril, à en juger par les contradictions qui se manifestaient, à l’intérieur, dans le langage de la presse et du monde officiel et, au dehors, dans celui de la diplomatie. Tandis que M. de Goltz, à Paris, déplorait avec une feinte indignation que M. de Bismarck tolérât les violences de sa presse et disait qu’il ne fallait pas se préoccuper des agissemens du ministre, les intentions du roi étant pacifiques, M. de Bernsdorff, toujours cassant, déclarait à Londres que la Prusse n’évacuerait le Luxembourg dans aucune hypothèse. M. de Thile, interpellé par lord Loftus, avait beau le désavouer et certifier que les propos décourageans qu’il tenait à Londres ne lui étaient aucunement prescrits par ses instructions, il n’en démordait pas.

Le roi seul, vivement impressionné par la lettre de la reine Victoria, paraissait fixé dans ses résolutions. Son attitude ne se

  1. Voyez la Revue du 15 septembre, du 1er  octobre, du 15 octobre, du 1er  novembre et du 15 novembre.