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Depuis la fixation des cours de compensation, le 3 novembre, les valeurs ont été entraînées plus ou moins vivement par un courant de réaction. La Banque de France a perdu 250 francs, l’Union générale 200, la Banque des Pays autrichiens 85, le Nord et le Lyon 50, la Banque des Pays hongrois 45, les Chemins étrangers, autrichiens, lombards, Nord de l’Espagne, Saragosse, de 25 à 35 francs, la plupart des titres des établissemens de crédit de 10 à 25 francs.

L’action de la Banque de France a vu se produire des réalisations, dès que le cours de 6,500 a été dépassé. Les employés de cet établissement ont été autorisés à remplacer par des titres de rente les actions de la Banque qu’ils avaient déposées comme cautionnement. Cette mesure a pu faire arriver quelques centaines de titres sur le marché, mais la réaction est due à des causes plus sérieuses. Il est évident que la Banque de France donne à tous ses services une extension considérable, que jamais son portefeuille n’avait atteint un chiffre aussi élevé, que ses bénéfices s’accroissent dans une étonnante proportion ; mais il ne faut pas oublier que l’action de la Banque était, il n’y a pas encore longtemps, à 3,500 francs et qu’au-dessus de 6,000 francs, un certain déclassement des titres est devenu inévitable.

Les valeurs du groupe de l’Union générale ont payé à la baisse le plus fort tribut. Les acheteurs ne paraîtront cependant pas trop à plaindre, si l’on songe que l’Union générale avait monté de 2,000 à 2,600 francs en quinze jours et que la Banque impériale avait passé sans s’arrêter de 1,100 à 1,300 francs. De plus, l’assemblée de l’Union générale a eu lieu le 5 novembre, et, comme toujours, le fait accompli a été suivi de réalisations. L’heureux président du conseil de l’Union générale a promis beaucoup à ses actionnaires pour l’avenir ; mais comme il avait non-seulement tenu, mais notablement dépassé ses promesses de l’an passé, l’assurance de son langage a produit une bonne impression. Les résolutions adoptées par l’assemblée vont transformer complètement la situation de la société en fortifiant dans une large mesure ses moyens d’action. Avec les réserves accumulées, les bénéfices de l’exercice 1881, et un prélèvement sur la prime des actions nouvelles, on va libérer des 375 francs restant à verser les 200,000 actions anciennes. On émet 100,000 actions nouvelles au prix de 850 fr., deux titres anciens donnant droit de souscription pour un titre nouveau. Lorsque l’opération sera terminée, le 25 novembre, la société disposera d’un capital effectif de 150 millions et d’une réserve de 20 millions environ.

La Banque d’escompte a tenu également une assemblée extraordinaire pendant cette quinzaine. Nous avons dit qu’il était question de l’absorption par cet établissement de trois autres sociétés de crédit. Le président du conseil de la Banque d’escompte a demandé et obtenu