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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES


L’AFFAIRE DU LUXEMBOURG


V[1].

L’ATTITUDE DES PUISSANCES. — LA MISSION DU COMTE DE TAUFFKIRCHEN. — LE COMTE DE BISMARCK ET SES DÉTRACTEURS.


X. — L’ATTITUDE DES PUISSANCES.

La diplomatie ne restait pas inactive. À Paris, sa tâche était aisée ; la modération l’avait emporté dans les conseils de l’empereur sur les sentimens indignés. Mais, à Berlin, les passions étaient loin de se calmer ; les colères froides sont les plus intraitables. Il s’agissait de trouver une formule qui permît de concilier la dignité de la France avec les susceptibilités militaires de la Prusse. Le gouvernement impérial se montrait sage et d’humeur accommodante. Il n’exigeait plus du roi des Pays-Bas l’exécution immédiate de ses engagemens, il se contentait de maintenir ses droits sans les affirmer publiquement, il laissait la cession en suspens et se bornait à réclamer l’évacuation.

Le gouvernement prussien, au contraire, non-seulement contestait la cession, mais il fondait son droit de garnison sur les traités de 1815 et 1856, et déclarait que ses troupes ne sortiraient pas de

  1. Voyez la Revue du 15 septembre, du 1er octobre, du 15 octobre et du 1er novembre.