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comme vis-à-vis de la littérature : d’un côté, sauver ou mettre au jour les monumens de l’antiquité classique ; de l’autre, favoriser l’éclosion de chefs-d’œuvre nouveaux. On sait avec quel enthousiasme, en ce qui concerne les sciences et les lettres, les souverains de la renaissance se sont dévoués à la première de ces tâches : les bibliothèques de Naples, de Rome, d’Urbin, de Florence, de Pavie et de tant d’autres capitales rendront à tout jamais témoignage de leurs efforts. Mais on a le regret de constater qu’ils n’ont pas rempli leur mission avec la même ardeur vis-à-vis de cette autre face, non moins brillante, de la civilisation antique, les monumens de l’art. Proclamons-le bien vite : le caprice individuel n’a été pour rien dans cette différence d’attitude ; ils obéissaient à un préjugé général. Aussi bien que l’art, l’archéologie était en retard sur la littérature. En dehors de quelques initiateurs généreux, Nicoolo Nicolli, le Pogge, Cyriaque, d’Ancône, la plupart des humanistes n’éprouvaient qu’indifférence pour les vestiges de l’architecture ou de la sculpture romaines ; les textes étaient tout à leurs yeux ; ils ne daignaient consulter les marbres, les médailles, les gemmes qu’autant qu’ils leur fournissaient un renseignement historique, et encore ne tardèrent-ils pas à trouver que c’était chercher bien loin, acheter bien cher des informations souvent précaires. La place que ces investigations occupent dans les écrits du XVe siècle diminue de génération en génération. Ce sera l’honneur des Médicis d’avoir compris que le musée doit être le complément de la bibliothèque, et d’avoir assigné une place aux marbres à côté des manuscrits. Poussés, d’un côté, par des savans tels que ceux dont nous avons tout à l’heure prononcé le nom, de l’autre par des artistes tels que Donatello et Brunellesco, ils ont formé une collection d’antiques qui ne tarda pas à devenir la première de l’Italie et qui jeta un éclat incomparable sur leur palais de la Via Larga, véritable école de la renaissance florentine.

À Rome, pendant tout le XVe siècle, ces deux tendances paraissent inconciliables. Un pape se distingue-t-il par son amour pour la littérature arctique, on peut affirmer d’avance qu’il négligera les monumens ; s’attache-t-il, au contraire aux monumens, c’est que la littérature n’a pas d’attraits pour lui. Paul II notamment fit des efforts surhumains pour fonder dans son palais de Saint-Marc un musée d’antiques sans rival, tandis que l’accroissement de la bibliothèque du Vatican fut le moindre de ses soucis. Éblouis par les inscriptions pompeuses dans lesquelles Sixte IV, si familiarisé avec les secrets de la mise en scène, célébrait jusqu’à la moindre de ses fondations, quelques historiens modernes ont cru voir en lui le champion, le restaurateur de Rome antique. Ils