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Société générale Une liquidation très favorable des affaires d’avances consenties à diverses reprises, depuis nombre d’années, précisément au sujet de la vente des guanos. La Société générale recouvre de ce chef d’importantes disponibilités, et les sommes qu’elle avait réservées pour amortir des pertes qui ne se sont point produites vont se transformer en bénéfices.

En ce qui concerne la Banque d’escompte, il s’agit d’une fusion entre cet établissement et trois autres institutions de crédit, ou plutôt de l’absorption de celles-ci par celui-là. Les institutions dont il est question sont la Société financière, la Banque franco-italienne et la Banque de dépôts et d’amortissemens, trois sociétés peu prospères et dont l’actif disponible irait grossir les ressources de la Banque d’escompte. On ajoute qu’à l’aide des bénéfices considérables qui pourront être réalisés par suite de cette fusion, la Banque d’escompte libérerait à 250 francs ses actions libérées actuellement de 125 francs, sans qu’aucun versement fût demandé aux actionnaires. Des propositions touchant ces divers points seraient présentées à l’assemblée générale convoquée pour le mois de novembre.

D’autres institutions de crédit, comme la Banque franco-égyptienne, le Crédit général français, le Foncier d’Autriche, la Banque de Roumanie ont vu également leurs cours progresser depuis le commencement d’octobre.

La hausse n’a pas été de moindre importance sur les titres de sociétés industrielles. D’excellentes recettes et des rumeurs relatives à un fractionnement des actions ont excité l’ardeur de la spéculation sur les valeurs du Suez. L’action a été portée à 2,400, ce qui représente en quinze jours une plus-value de 305 francs. La part civile a gagné 270 francs, la part de fondateur 135 francs. L’apparition de tels cours sur la cote a fait penser que les actions de Gaz étaient désormais à un prix avantageux, et une hausse de 72 francs a été le résultat de cette constatation. Ajoutons que les hauts cours des Omnibus ont été maintenus et que les Voitures ont monté de 45 francs.

Un peu moins active sur les actions des chemins, la spéculation a trouvé cependant qu’il y avait encore à glaner sur ce terrain. Le Midi a gagné 65 francs, le Lyon 25 et le Nord 15,

il s’est produit peu de mouvemens sur les fonds étrangers. Nous signalerons toutefois la meilleure tenue des valeurs turques et égyptiennes et une tendance assez accusée du 5 pour 400 italien à s’élever au-dessus de 90 francs.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.