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MARCO


QUATRIÈME PARTIE[1]


XYIII.


On ne pouvait douter, à voir la mine de M. de Terris, qu’on était au lendemain d’un bal. Jamais mari qui veut déplaire à sa femme et lui donner un prétexte de rancune n’aurait mieux trouvé que le visage et les malgracieux discours d’André ce matin-là ; mais Mme de Terris, à qui ces lendemains de fête devenaient familiers, n’en prit point la migraine, contre son ordinaire. Elle avait d’autres projets en tête, sans doute, car elle affronta paisiblement l’orage. Aucune impatience ne lui échappa : elle n’écoutait pas. Son attention paraissait si visiblement occupée ailleurs que le mari eut cette exclamation furibonde :

— Madame est absente ?

Elle daigna revenir pour lui répondre :

— Vous le voyez bien. À quoi bon alors faire tant de vacarme à la porte ?

Il n’est pas surprenant qu’André, congédié de la sorte, reçût fort mal la visite d’adieu que M. de Castillon vint lui faire, accompagné désir R. Bruntson. Il ne leur dit pas nettement : « Allez au diable ! » mais quelques boutades qu’il ne put contenir révélèrent assez clairement la furieuse envie qui le tenait d’être débarrassé de leur présence. Cette fantaisie manquait d’à-propos. L’Anglais venait tout justement lui demander si la location du pavillon était affaire conclue.

  1. Voyez la Revue du 1er août, du 15 août et du 1er septembre.