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certain point l’opinion, qui a été surtout exploitée par les partis ? C’est cette question des Espagnols qui ont souffert dans les derniers troubles de la province d’Oran. Entré le ministère de Madrid et le gouvernement français, il y a eu un échange de dépêches ou une controversé diplomatique au sujet d’une indemnité que l’Espagne réclame pour ses nationaux. Des dédommagemens peuvent être dus, et la France n’en est pas à les marchander ; mais, comme d’un autre côté nombre de Français ont souffert cruellement, eux aussi, soit à Cuba, soit dans les provinces basques au temps de la guerre carliste, c’est un compte à régler. Dans tous les cas, entre la France et l’Espagne, une question de cette nature ne peut susciter des difficultés sérieuses. Les deux gouvernemens sans nul doute sont d’avance disposés à la résoudre dans un sentiment commun d’équité aussi bien que dans l’intérêt des bons rapports de deux nations amies.

ch. de mazade.




LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE.




La liquidation de juillet à la Bourse de Paris a été facile. C’est la première fois, depuis bien des mois, qu’il s’est produit une détente quelque peu sérieuse dans le prix du loyer de l’argent. Les caisses et sociétés diverses qui se sont constituées dans ces derniers temps sans autre objet social que de faire des reports pour compte de tiers ont annoncé à leurs déposans qu’elles avaient trouvé emploi de leurs fonds à des taux variant de 7 1/2 à 6 pour 100. En réalité, on a pu se faire reporter le jour de la liquidation des valeurs à des conditions plus modérées que ne l’indiqueraient ces taux, et l’abaissement du prix de l’argent a été sensible surtout pour les acheteurs de grands titres, comme le Crédit Foncier, le Suez (actions et parts) et les chemins français. Le lendemain et le surlendemain de la liquidation, on offrait des capitaux à 4 pour 100. Faut-il voir dans l’abondance et le bon marché des capitaux en juillet l’indice d’une modification durable dans la situation générale monétaire, ou bien le fait est-il accidentel ? On ne saurait se prononcer à cet égard. Il ne semble pas toutefois que l’on puisse espérer à bref délai une nouvelle période d’argent à bas prix.

Il est très vrai que, pendant tout le mois de juillet, les capitaux ont été extrêmement faciles en Angleterre, et que la place de Paris en a profité pour alléger sa dernière liquidation. Mais depuis le commencement