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LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE


La situation du marché financier de Paris s’est peu modifiée pendant la seconde quinzaine de juillet. La plupart des spéculateurs sont partis, et les transactions ont été plus limitées encore, s’il est possible, que dans les deux premières semaines du mois. Aussi ne saurait-on attacher aucune signification aux oscillations des cours, le défaut de contrepartie permettant aux plus minimes affaires de provoquer sur la cote des variations d’une certaine étendue.

La liquidation du 15 juillet a été à peu près aussi dure pour les acheteurs que les précédentes, et les réalisations ont continué à se produire. Mais, sur un marché à peu près désert, il était impossible de procéder à un allégement sérieux et effectif des positions, et il n’est que trop certain que les ventes auxquelles a été due la réaction assez vive qui a suivi la liquidation ont porté sur des chiffres trop insignifians pour dégager la place dans une proportion sensible.

On en peut dire autant des achats qui ont relevé les cours pendant la dernière semaine. Il a suffi, pour déterminer ce nouveau courant, de quelques demandes tombant dans le vide, personne ne s’avisant encore de vendre à découvert. D’ailleurs la bourse de samedi a montré combien était fragile le résultat obtenu par ces achats. En moins d’une heure, les rentes françaises ont reperdu l’avance qu’on leur avait fait gagner en huit jours. Les seuls, intérêts engagés dans cette lutte insignifiante étaient ceux de quelques spéculateurs échelliers, dont les combinaisons pouvaient être dérangées par une hausse de quelques centimes sur le 5 pour 100.

Les événemens d’Algérie et de Tunisie ont cessé de préoccuper le monde financier ; la clôture de la session et la fixation au 21 août de la date des élections générales n’ont pu l’émouvoir. Aucune considération d’ordre politique n’a pesé sur les cours. Peut-être cherchera-t-on en août à escompter, dans un sens ou dans l’autre, le résultat des élections ; ces efforts rendraient au marché pour quelques jours une animation factice. L’activité véritable ne renaîtra qu’à la fin de septembre, lorsque la composition et les tendances de la nouvelle chambre pourront indiquer suffisamment dans quelles voies le pays va se trouver engagé.