Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 46.djvu/687

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

expériences et qu’il demeure d’avance bien entendu que le directeur ne sera pas un de ces empiriques besogneux comptant sur la recette du lendemain pour liquider les dépenses de la veille et recrutant son personnel à la foire des cafés-concerts. L’Opéra populaire sera une institution nationale ou ne sera pas. Admettons l’hypothèse d’une subvention de 600,000 francs due à la double libéralité du conseil municipal et de la chambre, joignons-y le privilège d’exploitation gratuite dans une salle appartenant à la ville et tous les avantages qui se peuvent rêver pour favoriser une grande entreprise, la difficulté sera de trouver le directeur ; les programmes ni les millions ne suffisent à fonder un théâtre, et c’est ici que Diogène allumerait sa lanterne ; faisons comme lui, cherchons un homme. On compte à Paris aujourd’hui trois maîtres-directeurs : M. Perrin, M. Halanzier et M. Larochelle. Lequel des trois nommerez-vous ? M, Perrin a passé l’âge, M. Halanzier tient l’héritage du baron Taylor et probablement ne se désisterait de sa présidence que pour rentrer à l’Opéra ; resterait M. Larochelle, qui vient de prendre la Gaîté, mais qu’une pareille tâche devrait tenter si elle lui était offerte avec toutes les compensations.


F. DE LAGENEVAIS.