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LA
REGION DU BAS-RHONE

IV.[1]
L’ÉTANG DE BERRE ET LES CANAUX DU RHONE A LA MER.


I

La question des embouchures du Rhône, que les anciens avaient résolue d’une manière très heureuse par la canalisation latérale à travers les étangs entre le golfe de Fos et la ville d’Arles, n’a cessé d’être, depuis deux siècles, un sujet de préoccupations pour nos marins et nos ingénieurs modernes. Le port d’Arles, dont la prospérité s’était maintenue pendant la plus grande partie du moyen âge, avait rapidement décliné. Les étangs qui l’entouraient n’étaient plus depuis longtemps navigables ; et, en 1665, Vauban, chargé par Colbert de visiter les côtes de la Méditerranée, dut étudier les moyens d’assurer la navigation entre la ville et la mer. La hauteur de la barre, l’oblitération des passes, l’instabilité du lit et les variations des bras du fleuve l’impressionnèrent vivement. « Les embouchures du fleuve sont et seront toujours incorrigibles, » déclara-t-il au retour de sa mission ; et il conseillait de les abandonner à elles-mêmes, d’ouvrir un bras artificiel au Rhône d’Arles et de diriger ce bras sur le golfe de Fos, un peu à l’est de

  1. Voyez la Revue du 1er février, du 15 mai 1880 et du 1er mai 1881.