Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 46.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourra produire sur les cours la création, sous les auspices du Crédit foncier, allié avec le Crédit lyonnais et la Société foncière lyonnaise, d’une nouvelle compagnie immobilière sous le nom de Compagnie foncière de France et d’Algérie.

Nos grandes compagnies de chemins de fer continuent à enregistrer chaque semaine d’excellentes recettes. Mais leurs actions avaient monté si vite que ce serait déjà beaucoup de les voir se maintenir à peu près aux cours où elles étaient parvenues et qu’il n’est pas étonnant qu’elles aient un peu faibli, savoir : le Lyon de 1, 865 environ, où il était la semaine passée, à 1,842 ; l’Orléans de 1,420 à 1,400 ; le Nord de 2,147 à 2,127 ; le Midi de 1,355 à 1,340.

Les chemins étrangers sont sans grandes variations, à l’exception des chemins espagnols, qui continuent imperturbablement leur mouvement ascensionnel : le Nord-Espagne à 630, le Saragosse à 580, c’est-à-dire pour le premier plus de 200 francs de hausse en six mois, pour le second de 160 à 180 francs. Les autrichiens, qui, bien qu’à la veille de toucher leur coupon, avaient légèrement fléchi à 790, ont vigoureusement repris à 800. La situation qui ressort pour cette ligne de la publication du rapport fait à la dernière assemblée devrait pourtant inspirer quelque réserve à la spéculation. Il y a là deux ou trois points qui pourraient être plus satisfaisans. C’est ainsi que la compagnie s’est vue dans la nécessité de renoncer au projet qu’elle avait eu de faire concorder l’amortissement du capital-obligations avec celui du capital-actions. D’autre part, les ressources disponibles du compte de premier établissement ne s’élèvent plus qu’à 4,715,000 francs.

Sur les valeurs industrielles, rien à signaler, si ce n’est l’extrême fermeté des Docks de Marseille à 750. La spéculation a décidément abandonné le Rio-Tinto, qui se maintient pourtant entre 515 et 520.

P. S. — Voici quel est, à la dernière heure, le véritable état de la question de l’emprunt italien : rien n’est terminé, mais l’emprunt est assuré. On discute encore les questions de taux d’émission, de change et les conditions pour les banquiers souscripteurs responsables. On voudrait s’assurer tout au moins la neutralité de M. de Rothschild, qui serait un adversaire trop dangereux. Le véritable taux paraît de voir être 87 environ avec un premier versement de 10 pour 100. Les titulaires de l’emprunt sont, en Italie, la Banque Nationale et les principales banques de la péninsule ; en Angleterre, la maison Baring et Hambro ; en France, un seul établissement de crédit a pris un rôle actif ; les autres se réservent et attendent la solution définitive pour intervenir. Dans tous les cas, il n’y aura pas d’émission publique en France, et le gouvernement n’a pris aucun engagement pour la cote officielle.


Le directeur-gérant : C Buloz.