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ETUDES SUR LE XVIIIe SIECLE

III.
L'ABBE GALIANI.[1]

I. Lettere di Ferdinando Galiani al marchese Bemardo Tanucci, pubblicate per cura di Auguste Bazzoni ; Florence, 1880 ; P. Vieusseux. — II. Correspondance de l’abbé F. Galiani avec Mme d’Epinay, Mme Necker, Mme Geoffrin, etc., avec une Étude sur la vie et les œuvres de Galiani, par MM. Lucien Perey et Gaston Maugras ; Paris, 1881 ; Calmann Lévy.

Est-il bien vrai que le temps soit un si galant homme ? Est-il bien vrai que nous puissions nous en remettre à lui, les yeux fermés, du soin de rendre à chacun bonne justice ? Et, pour le faire court, est-il bien vrai que la réputation du célèbre abbé Galiani ne soit pas une réputation surfaite ? J’ai toujours pensé, pour ma part, que la troupe encyclopédique, ou, comme Rousseau l’appelait, la tourbe philosophesque, nous en avait, sur plus d’un point et sur plus d’un homme, singulièrement imposé. Tel, encore aujourd’hui, croit juger par lui-même qui ne fait, sans le savoir, que jurer sur la parole de Grimm ou de Diderot. Mais ne serait-il pas temps de se reprendre ? Sommes-nous si naïfs que de nous être émancipés de la tutelle de Boileau pour nous aller soumettre à l’autorité de Marmontel ? Et quelqu’un enfin ne révisera-t-il pas une bonne fois toutes les minces réputations de société nées à la table du baron d’Holbach ou grandies dans le salon de Mme Geoffrin ?

  1. Voyez la Revue du 1er janvier et du 1er avril.