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L'AGRICULTURE ET L'INDUSTRIE
DEVANT
LA LEGISLATION DOUANIERE

I.
LA SITUATION

La discussion sur le tarif des douanes est close et la loi votée. L’une et l’autre ont-elles donné ce qu’elles semblaient promettre ou ce qu’on en pouvait espérer ?

Il est permis d’en douter. Les décisions prises ne sauraient être considérées comme des solutions complètes et définitives. Il peut donc être intéressant de résumer, autant que possible, l’ensemble de la discussion soutenue, soit dans les assemblées, soit dans la presse ou dans les sociétés savantes et spéciales, et de continuer l’étude d’une question qui touche à de si grands et de si nombreux, intérêts.

Le débat sur la législation douanière se divise naturellement, comme beaucoup d’autres, en questions de principes et en questions d’intérêts généraux et privés. Mais quelque méthode d’exposition qu’on adopte et quelques efforts que l’on, fasse, il est bien difficile d’être clair et de ne pas s’égarer au milieu des infinies complications du sujet. Car ici les principes ne paraissent pas moins contradictoires entre eux que les intérêts en jeu, ni que les argumens, les faits et les chiffres allégués de part et d’autre.