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LES OASIS
ET
LA CULTURE DU DATTIER
DANS LE SAHARA

L’esprit public chez nous est en ce moment peu porté à l’enthousiasme. L’attention qu’il a prêtée aux projets de colonisation de l’Afrique centrale n’en est que plus remarquable, car chacun paraît commencer à comprendre que cette question, née d’hier, pourrait bien être une de celles qui intéressent le plus vivement notre avenir national.

En face de nous, sur les rives de la Méditerranée, à quelques heures de Marseille, nous possédons déjà l’Algérie, qui est plutôt une province qu’une colonie française, province très limitée toutefois, car elle ne comprend guère qu’une bande étroite de terrasses fertiles échelonnées sur les flancs d’un aride plateau. Au-delà s’étendent les vastes solitudes du Sahara que, jusqu’à ces derniers temps, de fabuleuses légendes nous représentaient commente type du désert, barrière infranchissable devant à tout jamais nous séparer de ce monde inexploré de l’Afrique équatoriale, plus inconnu, plus éloigné en fait que les régions des pôles ou de l’Océan-Pacifique, et cependant si rapproché de nous en distance réelle.

Des documens plus précis, dus à quelques hardis voyageurs et plus encore à la discussion attentive et sérieuse des renseignemens