n’était pas toujours un simple maître de gymnastique, au sens moderne du mot : une inscription votive nous montre ces fonctions occupées par un rhéteur qui fut, au dire de Suétone, le professeur de grec du jeune Octave, Apollodore, fils de Pyrrhus.
A l’autre extrémité de l’acropole, tout auprès du soi-disant palais des Attalides, les vestiges d’un temple attirèrent également l’attention de M. Humann. On avait cru y reconnaître le sanctuaire de Minerve, que l’on savait avoir été honorée à Pergame, et même celui d’Esculape, avant que l’on en eût déterminé l’emplacement dans la plaine. Les fouilles ne permettent guère de douter que ce ne soit le temple de Rome et d’Auguste, dont, au dire de Dion Cassius, l’érection fut autorisée par Auguste lui-même. C’est un exemple de ce singulier culte des Césars qui se répandit promptement dans tout l’empire et ne disparut qu’après que le christianisme fut depuis longtemps devenu la religion officielle du monde romain. L’Augustœum de Pergame était un temple corinthien, de proportions assez mesquines, bâti sur une terrasse cariée dont l’établissement avait nécessité des travaux considérables : la plus grande partie reposait sur de solides voûtes, dont quelques-unes existent encore. La cella s’élevait au milieu, faisant face à la plaine, suivant la coutume des Grecs de placer autant que possible leurs monumens dans une position haute et dominante. Sauf en avant du pronaos, la terrasse était entourée de galeries, dont les profils élégans encadraient le temple aux yeux des étrangers arrivant d’Élée par la vallée de Caïque et des habitans de la ville basse. Un petit monument des plus curieux était placé entre l’opisthodome et la galerie du fond : c’était une exèdre dont on reconnaît encore la forme malgré l’état de délabrement où le temps l’a réduite et qui paraît avoir été décorée autrefois de statues de bronze. Une inscription en fait remonter la construction à Attale, fils d’Attale, c’est-à-dire à Attale II. On peut donc croire que sur ce banc en demi-cercle se sont assis pour causer ou pour lire ces brillans rois de Pergame que M. Humann appelle avec raison les Médicis de leur époque. — L’exèdre paraît avoir été construite en premier lieu dans un autre endroit de l’acropole, puis transportée, sous l’empire, derrière le temple d’Auguste, à titre sans doute de souvenir historique, cher aux Romains, à qui les rois de Pergame, en leur léguant leur royaume, avaient ôté la peine de le conquérir.
Revenons maintenant à l’autel de Jupiter, qui, par la valeur hors ligne de ses sculptures et par l’originalité de ses dispositions, mérite